Lucifer
La diabolisation d’un Dieu
La recherche
étymologique d’un nom ou mot est souvent faite par des personnes sans grande
connaissance de les différentes langues ou cultures et se limite d’un
rapprochement primaire des ressemblances des sons ou lettres et syllabes d’un
mot avec un autre. Ce type de recherche dont le sujet traité prête toute sa
justesse au titre. En effet c’est
diabolique et ces genres de comparaison sont plein de faux amis. J’appelle ceci
«Pavliquisme » en brocardant un ami retraité bosniaque D. Pavlic qui se
donnait à des élubrications comparables à l’exemple qui suit. Une première comparaison
de notre nom de sujet Lucifer, correspond au titre d’un film «laissé
Lucie faire» et provient probablement d’une femme Lucie que son amie
laisse faire. Pour donner plus
d’authenticité à cette «découverte » on va chercher des explications
plausibles. La femme a toujours été assimilée au diable, pour rappel Eve dans
le paradis ou Lilith une autre femme de Adam que nous avons diabolisé. Tout
homme sait que dans chaque femme sommeille une diablesse en puissance. Soyons sérieux et
regardons ce nom de plus prés par des canaux plus scientifiques et historiques.
Ce personnage est la
diabolisation d’un Dieu celte. Il arrivait que l’église chrétienne prenne
certains Dieux anciens à son compte comme Wodan avec son cheval Sleipnir (voir
chapitre St. Nicolas) pour le transformer en saint, mais cette fois l’affaire
est plus grave par ce qu’il s’agit du Dieu principal chez les Gaulois, le Dieu
Lug. Il n’était pas facile de
se défaire d’un personnage aussi omniprésent dont plusieurs dizaines de villes
en Europe ont hérité leur nom comme Lugdunum
(fortification de Lug) pour
Leyden ou Lyon et Laon. Lug est le dieu de la
lumière de l’intelligence ce qui donne le mot lux, lumière en latin et logos -
logique, en grec. La naissance (création
de cette anti - dieu) en 380 après J.C. par St. Jérôme ne fut pas intentionnel.
En traduisant la Bible, qui à cette époque était écrite en grec et que nous
appelons septante, St. Jérôme traduisait une insulte biblique du prophète Isaïe
14 : 4 - 23 qui compare le roi de Babylone à une étoile du matin tombant
du ciel. L’étymologie de Lucifer
est, lux (lumière) dont le génitif lucis accolé à ferre (qui veut dire porter
en latin), luciferre qui donne cet nouvel éponyme. La traduction française est
donc portant lumière pour le mot d’origine du septante en grec
«phosphoros ». Au fur et à mesure des
siècles notre Lucifer sera intégré dans la cohorte des anges déchus avec
Belzébuth et Satan. La représentation par les artistes est plutôt inspirée par
l’image qui nous avons hérité de l’idée que les greco romains faisaient de Pan.
En dehors le pan-nique que ce dieu semait dans le troupeau et la poursuite de
quelques nymphes il fut loin de la méchansté, que le trio infernal chrétien a
dû endosser. Le mot lucifer est encore utilisé au Pays Bas
pour dire « allumette » et dans la chimie lucifèrase désigne un
enzyme qui produit de la lumière dans la nature comme la luciole et autres
animaux. |